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Mai 2017 - "Diviser pour mieux régner"

Voilà un adage qu'Emmanuel Macron a parfaitement su s'approprier et derrière le rassemblement des "progressistes"  se cache une véritable stratégie de division.

Après avoir formé un gouvernement composé à la fois d'anciens socialistes et d'anciens républicains, Emmanuel Macron ne peut maintenant que constater que sa stratégie de division fonctionne au-delà même de ses espérances.

Les Républicains ont procédé au service minimum avec la nomination d'un chef de file, François Baroin, une refonte rapide du programme présidentiel et un meeting unique en vue des législatives. Derrière cette unite de façade, les divisions restent fortes. L'opposition NKM, Guaino et Jean-Pierre Lecoq, tous trois Républicains, dans la seconde circonscription de Paris en est un exemple. La tribune pro-macron signée par NKM, Thierry Solere, Benoît Apparu, Jean-Louis Borloo ... en est un autre exemple.

Au parti socialiste, on ne s'est même pas donné la peine d'oeuvrer au rassemblement. Au lendemain des présidentielles, Benoît Hamon a fustigé les trahisons et annoncé la future creation de son mouvement. De leurs côtés, Anne Hidalgo, Martine Aubry et Yann Arthus Bertrand ont également fait part de leur volonté de créér une nouvelle force politique. Aujourd'hui plusieurs ministres sortant, pourtant officiellement investis par le parti socialiste (Marisol Touraine, Myriam el Khomri ...) ont choisi de s'afficher "Majorité présidentielle avec Emmanuel Macron" et de gommer de leur communication tout signe d'appartenance au parti socialiste (absence de logo, remplacement de la couleur rose traditionnelle par le bleu ....).

Manuel Valls est l'oeuvre ultime de la stratégie d'Emmanuel Macron. Après avoir contribuer à la division du parti socialiste dont il a été le premier à se désolidariser malgré son appurtenance à un gouvernement socialiste, Emmanuel Macron a même réussi à transformer l'ancien premier ministre en "fan de la première heure" que la "star" élue n'a plus le temps de considérer mais qui dans un dernier élan de générosité, épargne pour les élections légistatives.

Chez "La France Insoumise", le rassemblement sur la base de tractations n'a jamais été la priorité et le discours a toujours été de proposer le ralliement sur la base d'une adhésion au programme politique porté par "La France Insoumise".

Au Front National, la stratégie d'ouverture qu'il a fallu nécessairement suivre entre les deux tours de l'élection présidentielle, notamment en assouplissant la position autour de l'euro, n'a pas encore fini de créer des remous au sein du parti.

Ce qui intéressant, c'est de comprendre sur quels leviers la stratégie d'Emmanuel Macron a su s'appuyer.

A Edouard Philippe, Emmanuel Macron a proposé de "brûler les étapes" en lui offrant un poste pour lequel il était loin d'être en pôle position au sein des Républicains.

Au travers de la nomination de Bruno Lemaire au ministère de l'Economie, on pourrait être tenté de dire qu'Emmanuel Macron a su jouer sur la frustration d'une grande ambition personnelle contrariée au lendemain de la primaire des républicains.

Une seule stratégie d'alliance politique traditionnelle, celle de l'alliance avec François Bayrou, a été suivie tout en prenant soin de communiquer largement sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'une alliance en contradiction avec le renouveau politique porté par Emmanuel Macron.

Alors que le dialogue social s'ouvre dans la perspective de la réforme du code du travail, il sera intéressant d'observer si Emmanuel Macron va également user de cette stratégie de la division en jouant par exemple de la concurrence entre les organisations syndicales.

Espérons maintenant que cette stratégie de la division ne sera pas le leitmotiv de ces cinq prochaines années.

 

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